Édition 2006

DANIEL ANGELI

« C’est le plus ancien compagnon de route, j’avais 17 ans, lui 16 ans, nous étions les petits jeunes de l’Agence Dalmas, à l’âge où les autres font des études, nous étions déjà au travail. Lui, de père italien immigré et moi venant de ma campagne. Nous étions liés par cette passion qui était la photo. Nous allions le dimanche manger des pâtes chez sa grand-mère à Clichy-sous-Bois. Bon danseur, quand nous passions au bal sur le bord du canal de l’Ourcq, je le regardais en buvant un jus d’orange. Puis nous allions au cinéma à Montparnasse, voir un film de Melville ou de Robert Hossein, et rêver en buvant un chocolat dans le dernier café encore ouvert, rue de la Gaîté. Nous nous sommes perdus de vue à mon départ au service militaire, il a créé son agence, nous la nôtre. Je sais que c’est un grand photographe, le plus rapide, qu’il est toujours habité par cette passion de faire des images. Il m’a raconté récemment qu’un jour, à Gstaad, il voulait photographier Henri Cartier-Bresson.Par respect, il s’est approché de lui sans le mitrailler, il s’est présenté comme un photographe français et un admirateur, et bien sûr Henri l’a envoyé balader. Il détestait se faire photographier. J’aurais voulu être là et expliquer à Henri que Daniel était sans doute le plus rapide après lui. Aucun photographe n’a jamais eu autant d’honneurs que Daniel Angeli dans la presse anglaise. C’est tout juste s’il n’a pas eu les félicitations de la reine d’Angleterre ! J’aime sa modestie, c’est un personnage unique, c’est un peu le père fondateur de toute une génération de photographes de presse et de personnalités. »
Raymond Depardon
 
Cest à 15 ans que Daniel Angeli découvre la photographie dans un labo de l’Agence Dalmas. Fasciné par les vedettes qu’il développe dans l’obscurité des cuves, il décide de partir à leur rencontre. Boîtier en bandoulière, il écume les soirées, croise des mythes tels qu’Onassis, Brel ou Piaf. En 1967, il crée l’Agence Angeli et devient maître dans l’art des photos dites people. Parfois posées, souvent volées, captant des moments de vie dont seule l’instantanéité garantit la vérité. Ce qui lui vaut une réputation quelque peu sulfureuse. Daniel Angeli a néanmoins su garder l’éthique indispensable au métier de journaliste. Il se définit comme un témoin de son temps. Celui où les stars étaient vraiment des stars. À Saint-Tropez l’été, à Gstaad l’hiver, il enchaîne trente-cinq festivals de Cannes et côtoie les grands de ce monde, nouant parfois avec eux des rapports complices.En 1996, il croise Johnny Hallyday sur les pistes de Gstaad. Depuis lors, Daniel Angeli est devenu le témoin privilégié du parcours de la star, fixant sur sa pellicule des moments uniques que seule une réelle complicité a pu autoriser. À 62 ans, son enthousiasme toujours intact donne à ses photos une indéniable authenticité.

L’exposition fait une large part au récit de Daniel Angeli, recueilli par François Hébel. Réalisation : Olivier Kœchlin et Julien Kœchlin. Son : Julien Kœchlin. Production exécutive : Le Tambour Qui Parle. Exposition organisée avec la collaboration de l’Agence Angeli.

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