Reflétant la collaboration durable entre les Rencontres d’Arles et l’École nationale supérieure de la photographie et leur soutien commun à la jeune création photographique, le festival offre depuis maintenant plusieurs années la possibilité à trois diplômées et diplômés de l’ENSP d’exposer au sein de la programmation officielle.

Cette année, le jury composé de Christoph Wiesner, Marta Gili, Nelly Monnier et Eric Tabuchi a sélectionné les travaux de Jingyu Cao, Raphaël Lods et Iris Millot, pour la pertinence et l'hétérogénéité de leur démarche artistique, qui rend compte aussi de la richesse des approches esthétiques et conceptuelles des diplômées et diplômés de l’ENSP.

Jingyu Cao s’intéresse à l’impact des images médiatiques, virtuelles et réelles. Ses recherches exposent des contextes politiques et sociaux, à la frontière entre le domaine du virtuel et du réel. Sa pratique active une vigilance continue vis-à-vis des technologies qui modélisent notre façon de percevoir le monde. Pour Une attention particulière elle met en lumière un échec des réalités produites à travers quatre projets issus de son travail Quelque part dans le temps [Somewhere in time].

Raphaël Lods construit un travail de recherche sur des utopies et leurs échecs. Avec Le champ des oiseaux, il produit l’archive des bâtiments de son bisaïeul, l’architecte moderniste Marcel Lods. Alors que ses œuvres se font peu à peu détruire, abandonner ou réhabiliter, le photographe les retrouve et les recense.

Iris Millot récolte des indices, collecte des traces pour construire des récits se penchant sur les relations que tissent les êtres humains avec leurs milieux. Elle fait usage de ces matières pour mettre en tension les notions d’habitabilité, de transmission et d'ancrage dans des histoires plus communes. Pour cette exposition, elle propose de traverser les strates à la fois intimes et sociales se confondant dans les terres habitées, travaillées depuis quarante ans, par sa grand-tante. Une ancienne ferme, une militante du MLF, des sources qui tarissent, une dernière saison.


SEMAINE D’ÉTUDE TRANSDISCIPLINAIRE AVEC LA CITÉ ANTHROPOCÈNE
La Cité anthropocène de Lyon, avec le soutien de SNCF Immobilier et des Rencontres d’Arles, a mené en février 2023 une étude transdisciplinaire sur le territoire arlésien, invitant celles et ceux qui concourent à faire vivre le festival à réfléchir aux impacts des bouleversements climatiques lors d’un événement culturel estival. C’est ainsi qu’un groupe de scientifiques, chercheurs, architectes et artistes a sillonné le delta du Rhône pour mieux appréhender ces enjeux complexes, questionner les pratiques et faire un état des lieux des changements à l’œuvre. Son objectif : élaborer de nouvelles préconisations d’habitabilité estivale pour Ground Control, site ferroviaire et lieu d’exposition des Rencontres d’Arles qui accueille cet été Soleil Gris et Une attention particulière.